• Historique du camp 1946... 2011

    La camp depuis sa vente par les Domaines, en octobre 1946.

    Le terrain appartenait et appartient toujours à un pharmacien du bourg et aujourd'hui à  trois frères. Il sert depuis plus d’un demi-siècle de pacage pour des animaux qui piétinent les ruines envahies par les herbes. Ce furent d'abord des moutons, mais ce sont maintenant des bovins, vachement plus destructeurs de vestiges.

    Le camp était tombé complètement dans l’oubli, aussi bien pour la population que pour les historiens qui ne se sont jamais intéressé à ces camps créés et administrés par les autorités françaises, jusqu’à ce que, instituteur et historien local, je publie un premier ouvrage en 1983. Avec Jean-Louis Bauer, un ancien interné, je réussis à faire accepter une stèle sur le site, stèle dont je dus assumer le financement, aidé par l'association de mon éditrice et des amis. Mais nous avait aussi été imposé un texte très limitatif.

    - il fallait écrire camp d'internement plutôt que de concentration.

    - seuls les Tsiganes devaient être nommés.

    - était précisé mesure arbitraire : faute de les interner, mais sans désigner les responsables de cette forfaiture.

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                      Cette première plaque fut vandalisée, rempalcée et à ses frais par la Mairie.

    Chaque année le dernier samedi du mois d'avril, depuis 1990, a lieu sur le site une cérémonie nationale officielle en hommage aux Tsiganes victimes de la Seconde Guerre mondiale.
    Pendant plus de 20 années, je me suis battu dans l’indifférence quasi générale pour essayer de sauver ce lieu de mémoire. Dernièrement, des ruines ont disparu sous le faux prétexte de la création d’un rond-point routier ou de l’élargissement d’une route qui ne les condamnaient pas : le seul bâtiment subsistant et les colonnes du poste du garde. Voir le dossier :

    http://jacques-sigot.blogspot.com/2011/01/camp-de-concentration-de-montreuil.html

    En 2004, un nouveau projet de rond-point aurait provoqué la suppression de la prison souterraine, le seul vestige intact. Une campagne de courrier a réussi à déplacer le rond-pont puis, semble-t-il, à le supprimer...

    Une partie du site pourrait être sauvée et revalorisée : le quadrilatère d'environ 1,2 hectare compris entres les routes Panreux/Méron, Loudun/Montreuil, la voie ferrée et une ligne, parallèle à la route Méron/Méron et qui longe les vestiges des trois bâtiments.

    Historique du camp 1946... 2011

    Pourrait être sauvé l'ensemble prison, cuisines-réfectoire et vestiges des 3 bâtiments parallèles.

    (Photo Jacques Sigot)

    En 2005 fut créée une association, Les Amis de la Mémoire du Camp Tsigane de Montreuil-Bellay (L'AMCT) dont la présidente et le vice-président, de la communauté tsigane, ont eu des membres de leur famille internés à Montreuil-Bellay. Aujourd'hui, au-delà de la stèle érigée près de la prison  en 1988 , un véritable devoir de mémoire s'engage pour sauver et protéger ce site, même s'il rappelle des événements peu glorieux. L’association espère faire de ce lieu un enjeu mémoriel pour les générations à venir.

    Site de l'AMCT : http://memoire.du.camp.free.fr/