• La Seconde Guerre mondiale à la Maison de Retraite de Montreuil

    Lundi 13 octobre 2014 à 14 h 30 Conférence de Jacques Sigot.

    Comment, pour un ancien instituteur arrivé à Montreuil seulement en 1971, raconter à des hommes et à des femmes qui les ont vécus, les événements dramatiques de la guerre et de la Résistance dans leur ville ?

    Cela fait plus de trois décennies que je travaille sur ce sujet entre tous délicat.

    La Seonde Guerre mondiale à la Maison de Retraite de Montreuil-Bellay

    La baignade des Montreuillais dans le Thouet en 1942.

    (Cliquer sur les documents pour les agrandir)

    Pourrai-je tout dire ce que j’ai trouvé au cours de mes recherches ? Les pensionnaires de la Maison de retraite pourront-ils tout entendre ?

    On se souvient de réflexions méchantes, entre autres de l’ancien maire, qui me reprochaient, historien local, de ne pas me rendre le 1er septembre, au monument aux morts pour commémorer la libération de la ville ce même jour en 1944, quand je ne pouvais que répondre que la ville avait été abandonnée par l’occupant le 29 août précédent après qu’avait été détruit le pont Napoléon que personne n’avait défendu, et que le 1er septembre ne me rappelait que la tonte des femmes dans l’ancienne gendarmerie. La troublante boîte de Pandore qu’est l’Histoire, boîte que d’aucun préférerait ne pas essayer d’ouvrir.

    Ce qui n’est pas mon cas, si je m’acharne chaque fois à éclairer des zones d’ombre de notre passé, mon premier ouvrage ayant été, en 1982, sur la Guerre de Vendée de passage dans ma ville. C'était une mise à plat de toutes les approximations relevées dans les livres sur cette bataille du 8 juin 1793.

    Puis il y eut l’invention, comme l’on dit, du camp de concentration de la route de Loudun, en 1983, sujet gênant s’il en était alors.

     

    La conférence à la Maison de retraite évoquera tout d’abord le Montreuil d’avant la guerre, avec de nombreuses photographies de l’époque : des écoliers , des boutiques, des terrains de foot, des fêtes… Puis l’irruption de la guerre avec le mitraillage par des avions allemands du centre ville.

    La Seconde Guerre mondiale à la Maison de Retraite de Montreuil

    Impacts des balles toujours visibles sur une façade de la Maison de Retraite.

    Il y eut aussi, début 1943, l'arrestation, la déportation et la mort de Mathilde Mariopolski, réfugiée juive du Sentier à Paris que l'exil à Montreuil-Bellay ne sut pas protéger.

    La Seconde Guerre mondiale à la Maison de Retraite de Montreuil-Bellay

    Mathilde, ici rue de la salle à Montreuil-Bellay, avec à sa gauche, Monsieur Isbéry

    chez qui elle s'était réfugiée à l'hermitage de l'Enfer.

     

    Je m’attacherai ensuite aux deux périodes de la Résistance :

    La Résistance en 1943 et en 1944

    - Celle de l’été 1943, quand des adultes montreuillais, dont surtout des notables et des commerçants, réceptionnèrent des armes destinées à combattre l’ennemi. Ils ont quasiment tous été déportés, et sont morts dans les camps nazis.

    La Seonde Guerre mondiale à la Maison de Retraite de Montreuil-Bellay

    Gaston Amy (1880-1944), ancien maire de Montreuil, déporté, mort à Buchenwald.

    - Celle de l’été 1944 qui aurait pu faire de la ville un autre Oradour si un notable Montreuillais, parlant allemand, n’avait pu parlementer avec l’occupant et monnayer son indulgence en échange du départ des maquisards.

    Vieille histoire qu’ont donc en partie vécue ceux qui vont m’écouter, racontée par  « étranger » !


  • Commentaires

    2
    jpd83
    Dimanche 12 Octobre 2014 à 20:12

    Je reviens sur les dames tondues :

    Extrait d'une de mes "histoires"

    "Quelques temps avant, j’avais eu une autre grande émotion.
    Sur la place du village de la campagne de l’Oise, les chars américains étaient passés, plongeant vers le Nord leurs tourelles et distribuant du chocolat aux enfants.
    Quelques jours après, le hasard m’ayant fait remonter la rue qui montait vers la grande place, j’avais été aussi certainement attiré par le bruit.

    L’horreur.
    Sur les tréteaux de la honte, des « résistants » de mauvaise fortune, de dernière heure, rien dans le cœur ni dans le ciboulot, tondaient en riant des femmes en pleurs. Cet instant m’a certainement fondé politiquement.
    Du côté des opprimés.
    Il avait certainement été nécessaire de tuer des hommes, pas en riant, mais tondre des femmes en riant, cela n’a pas été le fait de Résistants."

     

    Ces horreurs de guerre ont été le fait de résistants de la dernière heure, de FFS  ( Forces Françaises de Septembre) parfois appelés "coiffeurs"

     

    1
    jpd83
    Dimanche 12 Octobre 2014 à 17:22

    C'était du rôle des anciens instituteurs que d'élaborer une monographie sur la ville où ils exerçaient.

    Va donc l'ancien !

    Raconte !

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